Enseignante d'Equitation Alsace
Piaffer / Passage – Les difficultés et les limites d’Ody
Piaffer / Passage – Les difficultés et les limites d’Ody

Piaffer / Passage – Les difficultés et les limites d’Ody

Voilà un bout de temps que je souhaite écrire sur les difficultés et les limites que l’on rencontre avec Ody dans notre avancée vers la Haute-Ecole. Cette vidéo est parfaite pour illustrer les explications.


Tout d’abord à l’aube de ses 19 ans Ody va très bien. Mais ces derniers temps deux questions ont été récurrentes : « Où en est-on ? » et « Qu’a-t-il encore envie de faire ? ». Puis c’est devenu évident, il fallait continuer sur le chemin entamé, Ody exprimant la plupart du temps une vraie motivation à dresser et à progresser.
Mais progresser sans que cela soit une contrainte pour lui. Pourquoi une contrainte ? Parce que dans le travail il a largement dépassé le cadre des allures naturelles dont il a été doté. J’entends par là qu’il est souvent dit que le dressage vise à retrouver les allures naturelles du cheval sous la selle. Or chez Ody ses allures naturelles sont rasantes, étriquées et sans amplitude. Ajouté à ça, zéro souplesse et une dissymétrie peu commune et prononcée que je ne vais pas détailler.
Autant dire que les airs relevés des chevaux qui font le show et la locomotion de rêve on oublie ! Il n’a qu’un mode c’est courir droit et sans se perdre en l’air !
Sauf qu’à force de travail, de réflexion et de patience il a réussi à développer un rebond qui n’existait pas. Mais il aura fallu de nombreuses années et cela reste une vraie difficulté car ce cheval n’a pas de ressort !


Ce qu’on voit sur la vidéo est très imparfait. Il avance dans le piaffer, l’élévation des membres est minime, l’engagement des postérieurs n’est pas très important. Le passage quant à lui prend parfois du temps à se mettre en place et je ne peux pas lui demander de le tenir trop longtemps sous peine que l’effort soit trop intense et qu’il se crispe. Mais ce qui me plaît, c’est sa légèreté, le fait qu’il soit de plus en plus autonome et qu’il gagne tous les jours un peu en aisance lui permettant d’exécuter ses mouvements avec davantage de décontraction. Je me demande souvent s’il peut encore progresser ou s’il a atteint sa limite. Et l’impression qu’il me donne c’est qu’aller plus loin semble possible.

Nous avons réussi depuis cet hiver à reprendre une routine légère de travail qui je pense va lui permettre de continuer à avancer doucement. A ce jour il nous manque malheureusement (ou heureusement je ne sais pas) un œil expert pour nous aider. Cependant cela m’oblige à réfléchir et ressentir encore et toujours mieux.